15 juin 2018
Le Mali à l’instar des autres pays du monde entier, va célébrer le 5 juin prochain la journée mondiale de l’environnement. Cet événement intervient au moment où les effets dus aux actions de l’homme sur l’environnement sont de plus en plus sévères. L’une d’entre elles est la pollution des sachets plastiques.
Depuis l’instauration de cette journée par les Nations Unies en juin 1972, chaque année elle est fêtée partout dans le monde. Elle est une occasion pour les spécialistes, les ONG et le gouvernement du Mali de discuter et de trouver des solutions aux problèmes environnementaux comme les sachets plastiques qui sont partout au Mali.
Pour faire comprendre aux populations les enjeux liés à l’utilisation de ces sachets plastiques, Mali-Folkcenter a lancé une campagne de sensibilisation à travers les médias, les réseaux sociaux et dans les lieux publics. Au cours de cette activité, des solutions alternatives plus écologiques leur sont proposées.
Les emballages plastiques font partie du quotidien des Maliens aujourd’hui. Dans les marchés et dans les boutiques, tout se vend dans des sachets plastiques. Cependant, après leur utilisation, ils sont jetés en plein air. Cela constitue, selon plusieurs spécialistes des questions environnementales, un grave danger pour l’homme et son écosystème.
Pour la plus part des Maliens, l’utilisation des sachets plastiques est plus pratique et plus avantageux. Selon eux, avec les sachets « on peut aller faire ses achats à la boutique ou au marché les mains vides ».
« C’est rentrer dans nos coutumes » affirment certains bamakois. Après usage, les sachets sont jetés dans les coins de rue, sur les routes ou souvent dans des poubelles. Si certains ignorent la nocivité du plastic pour l’environnement, d’autres en revanche, pensent qu’il a des effets négatifs sur notre cadre de vie.
Fatoumata Konaré, ménagère à Boulkassoumbougou, dit ne pas être au courant de la dangerosité de ce matériel. « Je fait tous mes achats avec les plastiques. Mais je ne sais pas que c’est dangereux pour l’environnement, les animaux et l’Homme », explique-t-elle.
Cependant, pour ce jeune étudiant à la faculté de médecine de Bamako, les conséquences des sachets sont multiples. Selon Ousmane Touré au cours de ses études, il a appris beaucoup de choses sur les plastiques. « A l’école, on nous appris que ces plastiques peuvent tuer les animaux et appauvrir nos sols cultivables », s’exclame monsieur Touré.
L’impact des sachets plastiques
Selon le ministère malien de l’Environnement et de l’Assainissement, plus de 17 000 tonnes de plastiques sont produites ou importées chaque année au Mali. Seulement près 2 000 tonnes sont recyclées, selon cette même source « Ils peuvent passer plus de 400 ans avant de se décomposer ».
Les sachets plastiques non biodégradables sont très dangereux d’abord pour la santé de l’homme. « La fumée produite par l’incinération des sachets plastiques contient des dioxines qui s’attaquent aux poumons ou aux hormones. Ce qui peut provoquer des cancers et des malformations chez les nouveaux nés », affirment les environnementalistes.
Ces emballages plastiques peuvent être dangereux pour les animaux domestiques, notamment les chèvres, les moutons et les bœufs, pour lesquels, ils peuvent être fatals.
Les plastiques constituent aussi un problème pour notre environnement. Leur utilisation peut être responsable de la pollution physique de l’environnement: l’effet de bouchage des canaux de conduite et d’évacuation des eaux et des déchets liquides divers.
Si cela n’est pas bien géré, ça peut provoquer des inondations. Les sachets plastiques usagés enfouis sous le sable, empêchent l’eau de s’infiltrer pour atteindre les nappes phréatiques. Ce qui entraîne l’assèchement des puits et forages et l’appauvrissement des sols cultivables.
Un plan B
Malgré la loi prise en janvier 2012 par les autorités maliennes qui interdit l’utilisation de cette matière, c’est en 2014 que son décret d’application est sorti. Cependant l’effet de cette loi n’est pas visible sur le terrain pour bon nombre d’acteurs évoluant dans la protection de l’environnement.
Pour empêcher l’utilisation des sachets plastiques, il faut offrir à la population une alternative, affirment les environnementalistes. Selon eux il faut passer par la sensibilisation de la population avant toute décision politique. Il faut aussi augmenter le nombre de dépôts finaux qui répondent aux normes. En fin, subventionner la fabrication ou l’importation des sachets biodégradables et accompagner toutes les initiatives de recyclage de ceux non biodégradables.
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